Arbitrage
Le 30 janvier, Bernard Laporte avait pris le monde sportif de
court en annonçant, lors d'une séance des questions au gouvernement, son
intention
d'organiser des Etats généraux de l'arbitrage.
Quatre mois et
plusieurs séances de travail plus tard, le secrétaire d'Etat aux sports a
rendu sa copie,
jeudi 29 mai, au siège du Comité national olympique et
sportif français (CNOSF), à Paris.
L'endroit n'a pas été choisi par
hasard.
L'institution compte parmi ses membres les cinq fédérations
nationales concernées par le projet ministériel : football, rugby,
basket-ball,
volley-ball et handball.
L'ambition de Bernard Laporte
est, notamment, de mettre sur pied un observatoire interdisciplinaire des
incivilités et des violences, sur le
modèle de ce qui existe déjà dans le
football.
"C'est là une condition indispensable pour une lutte préventive
efficace contre les violences", a
insisté le secrétaire d'Etat, le 29
mai.
L'ancien entraîneur du XV de France propose de généraliser la
"licence à points", actuellement à l'étude, qui s'inspire du principe du
permis de
conduire. Comme pour tout automobiliste, tout licencié (de l'une
des fédérations de sport collectif associées au projet) se verrait sanctionné
de
retraits de points en cas de comportement répréhensible. Il pourrait
perdre sa licence pour les fautes les plus graves.
Le secrétaire
d'Etat aux sports souhaite que soit étudiée "la question de la nécessaire
représentation de la diversité de la société dans les effectifs
des arbitres
français". "Dans certaines disciplines, il faut plus de femmes et plus de
Français d'origine étrangère qui arbitrent", a précisé
Bernard
Laporte.
C'est l'ensemble du champ de la formation qui mérite
d'être revisité. Les Etats généraux ont identifié plusieurs pistes :
développement d'une
politique d'initiation à l'arbitrage pour les plus jeunes
; passerelles facilitant l'accès à la fonction d'arbitre des joueurs et des
entraîneurs de
haut niveau ; création d'une plate-forme de formation commune
aux cinq sports collectifs et d'un statut de l'arbitre de haut
niveau.
Reste l'épineux problème de la rémunération des arbitres
professionnels. A la différence des autres grandes nations européennes de
football, la France
ne dispose toujours pas d'arbitres professionnels à plein
temps. Ce sujet devrait être à l'ordre du jour du groupe de suivi convoqué
fin juin. Avec
l'objectif affiché d'appliquer cette série de réformes dès la
saison 2009-2010.
Article paru dans l'édition du Monde du
31.05.08.
Simon Roger
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